On ne peut se priver du privé
Par Jacques Gagnon, ing.
Notre système de santé a été créé en 1971 pour que les coûts soient partagés par toute la société. Comme le disaient certains médecins d’alors nous n’avons pas assez de riches pour les payer. Aux États-Unis, on dépense deux fois plus que nous par tête et ils ont plus de 26 millions de personnes non assurées, une grave perte pour la société tous ces gens qui ne sont pas bien soignés.
Ils paient les assureurs privés qui eux essaient de ne pas prendre de risques en les calculant. Autrement dit, si tu es malade, handicapé ou à risque, tu devras payer une fortune. On connait le principe des assureurs de vous fournir un parapluie seulement quand il ne pleut pas. On comprend donc que notre système de santé vise à partager les coûts. Cela ne changera pas, tous en conviennent.
Quand on brandit l’épouvantail du privé, de quoi parle-t-on donc ? On démonise l’entreprise privée, l’accusant de ne chercher que le profit, mais tout le monde cherche un profit. Pour la plupart d’entre nous ça prend forme d’une paie. Dans un hôpital tout vient du privé, les équipements, tout le matériel médical, le matériel d’entretien, les matières consommables, la plupart des systèmes informatiques, sans les ingénieurs du privé, il n’y aurait pas d’hôpital. Tout est vérifié et autorisé par les gouvernements qui appliquent des normes sévères. Si on ajoute à cela l’obligation de la concurrence, par les appels d’offres, le privé n’a pas la partie facile.
En termes de qualité et de rigueur, une entreprise ne peut impunément offrir la médiocrité et le laisser-aller. Une erreur peut être fatale pour un patient mais aussi pour l’entreprise. Dans vos hôpitaux, il y a des entreprises privées tout aussi responsables que les employés et elles sont totalement imputables. D’un point de vue éthique et moral, personne ne détient le monopole de la compassion et de l’honnêteté.
Les entreprises privées comme Imagem sont des partenaires qui aident les hôpitaux à remplir leur mission, qui est de maintenir la santé et le bien-être de la population en rendant les services accessibles. Tout ce qui peut distraire le gouvernement de cette mission doit être écarté. Par exemple, le ministère de la santé n’a pas à devenir une entreprise de camionnage, de fabrication d’équipements ou encore d’informatique. Demeurer concentré sur sa mission est un mot d’ordre suivi par toute entreprise, même publique comme la santé.
N’ayez pas peur de la venue du privé, il est déjà partout et on ne peut s’en priver. L’essentiel est le partage public des coûts. Demandons-nous si la concurrence, ça n’est bon que pour l’entreprise privée. Avez-vous le choix du fournisseur de soins ?